Nos pas nous ont récemment conduit au Musée des Arts Décoratifs de Paris où se tient une assez chouette expo (ne nous emballons pas non plus) à propos du design façon Prisunic. Les plus anciens d’entre nous replongeront dans une époque fort, fort lointaine où il était inconcevable de concevoir quoique ce soit sans y mettre des milliers de pâquerettes, du orange en veux-tu en voilà, des formes arrondies… le tout avec ce qu’il faut de plastique, c’est-à-dire beaucoup.
De cette époque date d’ailleurs la confusion bien française autour du mot « design ». La première vraie rencontre du grand public avec des objets conçus pour leur utilité et leur esthétique a scellé l’idée que le design, c’est forcément pop. On est comme ça, nous autres, on aime les raccourcis. Never mind. Nous avons donc vu cette expo et été séduits par l’ambition de Denise Fayolle, directrice du bureau de style de Prisunic de 1957 à 1967, qui consistait à proposer « le beau au prix du laid ». La formule est simple, claire, immédiatement compréhensible. Une vraie USP comme on les aime chez Procter & Gamble.
Soixante ans plus tard, l’heure n’est plus au consumérisme. Le monde a changé, les priorités sont différentes. Réactualisé à l’aune des enjeux de notre temps, ce mantra pourrait devenir « le nuancé au prix du simpliste », « le nécessaire au prix de l’immédiat » ou « le vrai au prix du fake ». Alors que l’inclinaison naturelle nous porte vers le plus facile, la réalité du moment incite, elle, à davantage d’exigence.
Chez Splendens Factory, notre approche de l’influence intègre cette donnée. Devenir une marque influente aujourd’hui, c’est embrasser une réalité complexe, loin des raccourcis et des affirmations qui ont fait les beaux jours de la publicité. C’est parler long, accepter la contradiction, engager le dialogue dans une posture d’humilité, dans une logique de ruissellement (la vraie, celle qui marche). Vous, entreprises ou marques, n’êtes pas censées avoir la réponse ou la solution à tout. A une époque où même un ministre du budget n’arrive pas à cacher son évasion fiscale, il est illusoire d’imaginer imposer son image par le matraquage d’un message. Etre présent comme il faut et où il faut, c’est-à-dire où les opinions se forment, est une affaire un peu plus compliquée. On aimerait pouvoir plier le match en deux coups mais, désolé, ce n’est plus possible. Heureusement, certains développent une approche de l’influence plus subtile et globale pour en faire un vrai levier de transformation et de progrès.
Vous aimeriez parler de tout ça autour d’un café ? C’est ici