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Que penser des influenceurs virtuels ?

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Connaissez-vous Lil Maquela et Liv ?

Lil Maquela est l’influenceuse virtuelle la plus aboutie. Créée en avril 2016, cette « musicienne » de 19 ans, compte plus de 3 millions d’abonnés sur Instagram et TikTok. Elle est engagée politiquement dans la lutte auprès des communautés LGBTQIA+ et les manifestations “Black Lives Matter”. Son influence est bien réelle. Elle a collaboré avec des marques de luxe telles que Calvin Klein et Prada. 

Quant à Liv, elle a été créée par Renault en 2019 pour devenir sa première ambassadrice virtuelle à l’occasion de la campagne pour le modèle KADJAR. A travers l’expérience au volant de ces SUV, Liv éprouverait des émotions telles qu’elle en deviendrait une véritable humaine, de chair et d’os… 

Fort de ce qui nous est présenté comme un succès, Renault révèle que Liv sera désormais présente dans toutes les campagnes pour ses SUV et sera même invitée sur les plateaux de télévision. Ne soyez donc pas surpris de la revoir.

 Les influenceurs virtuels 

Les influenceurs virtuels, autrement appelés avatars voire personnages fictifs, sont des modèles créés par des ordinateurs et qui ont pour but de bouleverser le marketing et la communication grâce à leur influence sur les réseaux sociaux. 

Les initiateurs de ces campagnes façonnent un avatar le plus réaliste possible, dans l’intention de créer un sentiment de proximité et de similitude entre l’influenceur.se et son audience. Créés de toute pièce mais semblables à nous autres humains, ils sont pensés avec une histoire et des valeurs. Celles-ci sont évidemment rattachées à des produits de consommation, à des comportements sociétaux, parfois à des enjeux fondamentaux comme la protection de l’environnement ou les mouvements civiques. 

Beaucoup d’internautes se disent perturbés par ces personnages qui circulent sur leurs réseaux fétiches, censés leur dicter leur comportement.

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Quelques minutes sur les réseaux sociaux suffisent pour constater à quel point les influenceurs, avatars humains bien réels, tendent progressivement vers une uniformisation totale. Ils ou elles sont devenu(e)s les clones les un(e)s des autres, jusqu’à la caricature. Mêmes looks, mêmes routines, mêmes hobbies, même attitudes. Et l’usage des filtres poussés à l’extrême a fini de faire de certains d’entre eux des personnages presque irréels. Ces copies conformes deviennent impossibles à distinguer. Ajoutons à cela que les agences et les marques ont vu les cachets des influenceurs augmenter de façon injustifiées, parfois surréalistes… 

La conséquence est logique : quitte à solliciter des personnages stéréotypés, pourquoi ne pas les créer ? Puisque l’apparence prime sur le fond, restons en superficie. Réduit à la seule maitrise des codes, le message est simple : « Nous vous avons compris. Voici la personne idéale pour accrocher. »

Disponible 24h sur 24h et 7 jours sur 7, ces avatars offrent de nombreux avantages. Plus de négociations interminables, plus d’égo à gérer, aucune difficulté pour être ici et ailleurs en même temps, pas de risque de dérapage… Que rêver de mieux ?

Cette nouvelle tendance, digne de romans dystopiques, finira-t-elle par souffler aux influenceurs humains qu’il est peut-être temps de se démarquer et d’exister réellement ?

A la Splendens, nous faisons le choix de solliciter les influenceurs d’abord sur leurs convictions et leur sincérité. Les conversations sont plus intéressantes et engageantes quand il y a du fond. Comme le disait si justement Victor Hugo « La forme, c’est du fond qui remonte à la surface ». Alors, Lil et Liv, quand est-ce qu’on se parle à pixel ouvert ?